Moi développant mon blog

Moi, c’est Flo, j’ai 29 ans depuis peu et ai parcouru un chemin difficile. Après des années à m’intéresser à l’autisme, après l’avoir enfin accepté, et après presque un an d’introspection sur le sujet, j’ai choisi d’ouvrir un blog sur le sujet de troubles qui m’ont été diagnostiqués.

Vers un diagnostic salvateur…

À 21 ans, alors que je traversais des épisodes de dépressions récurrentes entrelacés d’épisodes plus euphoriques, j’ai reçu un diagnostic de trouble bipolaire type II — qui a ensuite été révisé en type I quelques mois plus tard. Il a fait suite à ce que j’ai interprété comme un épisode maniaque de plusieurs semaines en début d’année d’étude, qui s’est terminé en violent crash dépressif. 

Je n’avais aucune idée de ce qu’était ce trouble et suis tombé par hasard sur des descriptions qui me faisaient fortement écho, bien plus qu’une possible dépression chronique. C’est un psychiatre en libéral qui m’a alors diagnostiqué. J’ai alors eu pour la première fois en cinq ans une lueur d’espoir que ma vie allait enfin s’améliorer. Plusieurs années ont été nécessaires pour ajuster un traitement qui m’était nécessaire pour fonctionner en société, puisque ce trouble dévastait ma vie régulièrement. 

… puis vers la réponse manquante que j’attendais

Mais ce diagnostic ne résolvait pas tout. Je rencontrais des difficultés quotidiennes sur de nombreux aspects de ma vie. Mon entourage, dont mon meilleur ami de l’époque, m’a alors invité à aller passer un test de QI, dans l’objectif d’expliquer mes différences de fonctionnement. C’est alors que j’ai été identifié à THPI (très haut potentiel intellectuel). Ça a alors suffi à me faire rejeter toutes mes difficultés sur ce THPI ; et à me faire arrêter mes traitements car certains pensaient que mes variations d’humeur en découlaient. Erreur, et je reviendrai sur le sujet dans un futur billet.

Les années passèrent et je me satisfaisais de mon diagnostic en tentant de suivre mon traitement correctement. J’étais aussi satisfait de mon identification de THPI, jusqu’au jour où je remis tout en question en découvrant qu’une grosse partie de ce que j’avais appris sur le sujet des HPI n’était pas prouvée par la science et qu’elle était mieux expliquée par autre chose.

Il me fallait alors creuser le sujet. Je suis tombé d’abord sur le syndrome d’Asperger puis l’autisme plus largement, qui avait absorbé le diagnostic d’Asperger dans l’édition 2013 du DSM (le manuel de diagnostic utilisé en psychiatrie). Et après quelques mois et une lourde et fastidieuse batterie de tests effectuée, j’ai reçu mon diagnostic de TSA (trouble du spectre autistique).

Des années à rechercher les causes de mes difficultés s’étaient enfin terminées. J’ai toujours su avoir une manière de pensée atypique, une manière de voir le monde différente, et une manière d’interagir et de communiquer particulière. L’autisme se présenta comme la réponse ultime à la question qui me taraudait : comprendre pourquoi j’avais toujours eu la sensation d’être un alien parmi tous ces humains qui semblaient fonctionner si différemment.

Les burn-outs et le long travail d’introspection

Je me suis alors pris d’intérêt spécifique pour l’autisme. Après des années à lire du contenu, des articles, des études scientifiques, j’ai finalement accepté ce diagnostic dont je doutais pourtant. 

Je suis passé par trois burn-outs autistiques qui ont provoqué l’effondrement d’un masque social que j’avais mis 25 ans à concevoir. J’ai alors commencé un long travail d’introspection qui m’a poussé à écrire un livre en l’espace de moins d’une semaine sur une sorte de dissection de mon cerveau. Il tentait d’expliquer son fonctionnement aux concernés ou simplement aux personnes intéressées par le sujet. Il n’a pas encore été publié et est actuellement en relecture.

Son écriture m’a pris un temps fou et plus ça allait, plus j’avais des choses à dire. C’est de là que j’ai pensé à ouvrir un blog qui parlerait aux concernés de l’autisme et/ou du trouble bipolaire. Mais aussi à ceux qui souhaiteraient se renseigner, qui se poseraient des questions ou qui seraient en cours de diagnostic. J’espère répondre à certaines de ces questions dans les prochains articles. L’intérêt de lier l’autisme et le trouble bipolaire est aussi de poser une réflexion sur la manière dont ils interagissent entre eux. La prévalence du trouble bipolaire est beaucoup plus élevée chez les autistes, c’est pourquoi il est important d’en parler dans un contexte où il existe peu de documentation à ce sujet.

Le titre de ce blog parle de lui-même : il évoque les spectres de l’autisme et de la bipolarité — qui a elle aussi beaucoup de manifestations différentes — ; et des cycles de l’humeur, à savoir l’alternance entre épisodes dépressifs et épisodes maniaques.

J’espère intéresser mes lecteurs par tout le travail de réflexion que j’ai fait à ce sujet, en le leur partageant.

Par Florent

Flo, développeur et cinéphile. Autiste et bipolaire, je partage ici mes cycles, mes passions et mes découvertes sur la neurodiversité.

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