Homme qui réfléchit et écrit des articles, pile de gauche (autisme) haute et pile de droite plus basse (bipolarité)

Ce blog n’a pas pour vocation de parler uniquement d’autisme. Dès le départ, lorsque j’ai eu l’idée de me lancer dans ce projet, j’espérais livrer un témoignage d’envergure quasi unique sur deux de mes conditions : l’autisme et le trouble bipolaire. Pourquoi unique ? Simplement car je me suis aperçu que la littérature manquait cruellement de témoignages sur ces deux comorbidités pourtant très fréquentes, la bipolarité y étant même plus fréquente que chez les allistes. Et d’envergure car je comptais me livrer de manière brute dans une très longue série d’articles détaillant mon vécu avec ces deux troubles. 

Il me fallait faire des choix, dont celui de poser les bases avec une série d’articles sur l’autisme, pour l’expliquer en détail, en livrant mon expérience personnelle, avant d’aborder le deuxième cœur du sujet : la bipolarité. Pourquoi ce choix ? Ce n’était pas arbitraire. 

L’autisme, une part identitaire

L’autisme m’accompagne au quotidien. C’est une partie de moi qui me donne mes forces mais qui me handicape quotidiennement. Écrire d’abord sur l’autisme, c’était aussi d’abord me replonger dans mes souvenirs, me replonger dans une analyse profonde de mes comportements et de mes traits identitaires. J’avais besoin de cette introspection pour plus tard proposer un témoignage plus fort, un témoignage avec plus d’impact, un témoignage réel. 

C’était aussi l’occasion de mettre à jour mes connaissances à la lecture des études les plus récentes sur l’autisme pour partager les informations les plus fiables, travail très important que j’allais ensuite effectuer tout au long du blog, donc dans sa suite au sujet de la bipolarité. 

C’était donc logique pour moi d’entamer le blog avec cette forme d’identité, avec ces articles sur l’autisme. Car je ne passe pas par de multiples chemins quand je parle de mon autisme : je suis autiste. Il est rare que j’emploie la formulation « j’ai un TSA » qui me semble détachée de la réalité : je suis autiste. De la même façon que je suis humain.

La bipolarité, une maladie qui m’accompagne

La bipolarité, au contraire, est une maladie qui m’affecte depuis mes 16 ans. Elle a ses aléas, provoque des dégâts régulièrement, me terrasse par périodes, mais n’est pas une partie de mon identité. N’est plus une partie de mon identité. Car pendant longtemps, j’ai cru qu’elle l’était. Elle m’affectait tellement régulièrement que je la voyais également comme une partie de moi, une partie qui me définissait. Je me disais alors « bipolaire » quand j’en parlais. J’ai parcouru du chemin depuis, accompagné de traitements, jusqu’à en venir à parler « d’avoir un trouble bipolaire ». Vous percevez la différence. Je ne suis plus ma maladie. J’ai une maladie.

Illustration d'un homme multicolore (autiste) avec une ombre rouge qui plane sur lui (bipolarité)
Autisme comme identité vs bipolarité (ombre rouge) comme maladie

Une nécessité de structure (comme toujours)

C’est pourquoi la bipolarité a trouvé sa place en seconde ligne dans l’écriture de mes articles, mais sans y trouver une place réduite. Non, il fallait faire patienter pour mieux attaquer ce sujet qui me tenait tout autant à cœur que l’autisme. D’autant plus dans ce contexte où les témoignages sont rares.

En septembre, je me suis donc attelé à la préparation d’ébauches de divers articles portant sur la bipolarité ET la bipolarité et l’autisme. Cette deuxième partie intégrante à mon blog méritait sa série d’articles, dans la même veine que la série sur l’autisme. Chaque facette de la bipolarité (dépression, hypomanie, manie, état mixte, etc.) devait trouver sa place dans ses propres articles dans mon blog, afin de ne laisser aucune facette oubliée, en particulier celles qu’on évoque le moins sur internet.

Elle se devait d’être structurée : informative, vulgarisante, et narrative, décrivant mon propre vécu de la manière la plus personnelle possible, donc brute. 

C’est pourquoi la série d’articles que je prépare portera à la fois sur une description du trouble bipolaire, qui toucherait entre 5 et 8% des personnes autistes, et sur un témoignage de la personne des différents épisodes qui la caractérisent, le tout agrémenté de touches uniques décrivant le chevauchement des symptômes avec l’autisme, et surtout, comment la bipolarité les affecte.

Deux diagnostics qui se chevauchent

Car dans mon cas, cela va dans les deux sens : l’autisme affecte ma bipolarité tout comme cette dernière affecte mon autisme. Qu’il s’agisse de l’altération de mes sensibilités sensorielles, à l’intensification ou à la perte de mes rituels, mais aussi de la faculté à sociabiliser sans (visibles) difficultés. Ceci explique pourquoi la présentation de ces deux conditions en même temps peut donner un résultat explosif de difficultés et de symptômes atypiques, qui a longtemps laissé les psychiatres dans l’incompréhension. On qualifiait alors, avant mon diagnostic d’autisme, ma bipolarité de « atypique dans sa typicité ». Un caractère qui m’a été longtemps stressant avant d’avoir enfin l’explication : ma bipolarité avait couvert un autisme drôlement bien masqué pendant des années.

Bulles bleu et rouges (autisme et bipolarité) qui se chevauchent
Diagnostics (autisme bleu et bipolarité rouge) qui se chevauchent

Une description de l’interaction autisme/bipolarité

J’évoquerai donc dans mes articles les interactions entre bipolarité et autisme, comment leurs symptômes peuvent se superposer ou se masquer (comme une hypomanie qui est passée pour une simple hyperproductivité autistique). Quand les symptômes se chevauchent, il peut devenir difficile d’en distinguer l’origine.

Mon objectif à l’écriture de ces articles est de proposer une lecture différente de la bipolarité et de l’autisme, toujours soutenue par des sources, vulgarisée et appuyée par mes témoignages, afin d’accompagner les autres personnes autistes bipolaires mais aussi leur entourage pour mieux comprendre ce que c’est que de vivre avec. Et allez, pourquoi pas le monde médical qui manque de ce type de littérature. L’objectif est donc aussi de peut-être aider les concernés à trouver un diagnostic plus juste plus tôt (dans un monde où il faut environ 10 ans pour diagnostiquer un trouble bipolaire), et éviter les confusions possibles et dommageables entre bipolarité et autisme.

Illustrations de chemins bleu et rouge (autisme et bipolarité) qui convergent en une lueur vive à l'horizon
Deux diagnostics, deux chemins qui convergent

Rendez-vous dans quelques semaines pour un premier article sur la bipolarité, et plus particulièrement sur les relations amoureuses vues à travers ce double prisme. En attendant, je continuerai à publier sur l’autisme, car c’est le socle qui permet aussi de mieux comprendre les croisements. Et vous pouvez déjà consulter mon article sur les cycles rapides dans la bipolarité.

Par Florent

Flo, développeur et cinéphile. Autiste et bipolaire, je partage ici mes cycles, mes passions et mes découvertes sur la neurodiversité.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *