septembre 2025

Pause autisteries #1 : Ponctualité & expressions

J’ai accumulé au fil du temps toutes sortes d’atypicités qui dépassent les simples critères de diagnostic. Elles font partie de mon quotidien, et de l’acceptation de mon autisme. Petit à petit, elles ont même renforcé la légitimité de mon diagnostic. J’ouvre donc cette série d’articles pour raconter ces péripéties autistiques : des bizarreries parfois loufoques, parfois drôles, toujours singulières. J’appelle ça mes autisteries — un mot que j’ai inventé pour désigner ces petites absurdités typiquement autistiques… et qui me font souvent sourire (et parfois les autres aussi).

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Mes lunettes de soleil contre le bruit sensoriel

Récemment, je me suis rendu à la MDPH dans un département qui avait subi une cyber-attaque qui leur avait fait perdre tous leurs dossiers électroniques. La salle était remplie et bruyante. Instinctivement, j’ai donc remis mes lunettes de soleil. Ça a surpris mon conseiller, mais fait rire ma mère, qui a compris le processus. C’était un moyen de compenser. Il fallait que je puisse entendre mon numéro pour me rendre au guichet, puis que j’entende mon conseiller. Le port du casque à réduction de bruit m’était donc impossible. J’ai donc eu recours à mes lunettes de soleil pour maximiser la réduction non pas du bruit sonore, mais du bruit global perçu par mon cerveau. 

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Pris dans les cycles rapides de la bipolarité

J’ai écrit de nombreux articles de ce blog en l’espace de quelques jours. Un mois avant, j’avais écrit deux livres en moins de deux semaines. Encore avant, en mars 2025, j’ai vécu une expérience ultra stimulante à sociabiliser du matin au soir pendant un stage de ski. En janvier, même schéma. Le point commun ? Il s’agissait là à chaque fois d’épisodes hypomaniaques à la suite desquels se sont systématiquement développés des épisodes maniaques. Après une saison 28 riche en rebondissements, la saison 29 commence mal : dans l’épisode de septembre, ma psychiatre m’a confirmé que j’étais passé en cycle rapide.

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Mes stéréotypies et stims (et ce que c’est)

Les stéréotypies, ce sont ces mouvements ou sons qui paraissent souvent comme des tics pour l’œil non averti. Pourtant, ils sont très différents. Dans leur manifestation, et dans leur rôle. Ils sont réguliers, répétitifs, rythmés et sans but apparent. « Apparent », c’est la clé. Ils jouent en réalité un rôle de régulation sensorielle et émotionnelle. En un mot, ils sont essentiels à la vie de la personne autiste. Dans le jargon autistique, on parle souvent de stim. C’est la version autistique de stéréotypie, plus médicale et connotée négativement.

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Nouveau : le glossaire du jargon autistique

Quand on parle d’autisme, on emploie souvent un certain nombre de mots qui n’apparaissent habituellement pas dans le langage courant. La plupart ne sont même pas définis dans les dictionnaires. Dans la communauté autistique, ils permettent d’interagir plus facilement pour mettre des mots là où il n’y en a pas. Ce vocabulaire peut toutefois sembler obscur pour les non concernés, mais aussi les personnes autistes non diagnostiqués ou nouvellement diagnostiquées.

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Les sens invisibles

J’ai déjà évoqué les cinq sens principaux (ouïe, vue, toucher, odorat, goût), le corps humain en dispose de plusieurs autres, notamment quatre : le système vestibulaire, la proprioception, la nociception et la thermoception. Ce dernier, vous le connaissez bien : c’est celui responsable de vous transformer en flacon l’hiver et d’être une marmite l’été. Chez les personnes autistes, ils sont souvent altérés de la même manière que les cinq principaux. Ces sens dits invisibles façonnent pourtant notre quotidien. Quand ils sont atypiques, comme c’est souvent le cas dans l’autisme, cela peut transformer des expériences banales en véritables montagnes russes.  

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Mes sensibilités sensorielles détraquées : entre trop et pas assez

Un de mes plus vieux souvenirs, c’est d’observer les fines particules volantes à la fenêtre de ma chambre. Cette vision me fascinait. Pourtant, toute ma vie, mes sensibilités sensorielles ont été mon plus important handicap. Elles étaient le principal déclencheur de mes crises autistiques. Lorsque j’ai vécu mon premier burn-out autistique, mes hypersensibilités sensorielles se sont intensifiées au point que je les ai qualifiées de « détraquées ». Ce qui me gênait ou ce à quoi je m’étais habitué m’était devenu intolérable. Puisqu’elles sont partie intégrante du diagnostic et de la vie des personnes autistes, il convient d’en donner quelques explications et mon témoignage.

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